Paysage évangélique en France

Stéphane Lauzet - Secrétaire Général de l'Alliance Evangélique Française

L’observateur attentif de la vie religieuse l’aura remarqué à coup sûr : les Evangéliques sont de plus en plus nombreux et font parler d’eux, pas toujours comme on le souhaiterait, quelquefois dans des termes proches de la diffamation ou, en tout cas, avec des propos tendancieux, mais aussi parfois avec justesse voire sympathie.

Les chiffres, dont il faut bien sûr se méfier, laissent à penser qu’ils sont près de 335 millions dans le monde et environ 350.000 en France. Longtemps marginalisés, ou cultivant volontairement une distance d’avec le monde luthéro-réformé, voire catholique, on constate depuis quelques années un changement d’attitude. On les appelle la troisième force du christianisme et Conrad Raiser, (1) secrétaire général du Conseil Œcuménique des Eglises, les rangeait volontiers parmi les quatre groupes principaux qui composent le christianisme (Eglise Orthodoxe, Eglise Catholique Romaine, les Eglises Protestantes Traditionnelles, Les Evangéliques). Le théologien allemand luthérien, Wolfhart Pannenberg , (2) n’a pas hésité, quant à lui, à prédire que les Evangéliques risquaient d’être les seuls présents au XXIème siècle. L’argentin José Miguez Bonino, de grande réputation œcuménique, affirme que « l’avenir du protestantisme latino-américain, sera évangélique ou ne sera pas » (3). Dans un tout autre registre, le secrétariat romain pour l’unité des chrétiens, est en dialogue depuis près de trente ans avec la Commission théologique de l’Alliance Evangélique Mondiale.

Depuis plusieurs décennies, le terme Evangélique renvoie donc à une tendance de plus en plus repérable du protestantisme mondial. Paradoxalement, les Evangéliques sont mal connus et pas toujours au clair avec leur propre histoire. Reconnaissons le, certains d’entre eux n’ont eu que trop tendance à se croire de génération spontanée. Une expérience spirituelle radicale, la nouveauté de leur foi, le changement intervenu dans leur vie, leur ont souvent donné à penser que personne, avant eux, n’était réellement chrétien. Une des conséquences de cet état d’esprit, c’est sans doute l’éparpillement de la mouvance évangélique. Elle frappe l’observateur qui a bien du mal à comprendre comment un même principe (la fidélité à l’Ecriture) peut engendrer un si grand nombre de particularismes.

1 Les Evangéliques en France

Eléments statistiques

Daniel Lietchi, (4) missiologue d’origine suisse, a étudié le développement des Eglises Evangéliques en France au cours des trente dernières années. Après un travail rigoureux, chiffres à l’appui, il propose une photographie assez précise de la situation. En 1970, la France métropolitaine comptait 769 Eglises Evangéliques : en 2000, on dénombre 1 768 Eglises et en 2004 leur nombre s’élève à 1852. On avance le chiffre de 48 dénominations et de 326 Eglises indépendantes.

Cette même étude fait remarquer cependant que ce chiffre correspond à une augmentation annuelle moyenne de 32 Eglises (34 en 70). Il s’agit, dit-il, d’un taux d’autant plus modeste qu’il y a en France environ 2300 ouvriers évangéliques. Par comparaison, les Luthéro-Réformés totalisent au mieux 1564 Eglises.

Deux autres remarques peuvent nous aider dans notre compréhension des liens qui existent entre les Evangéliques et le Protestantisme : d’abord, leur implantation recouvre assez largement les zones traditionnelles du Protestantisme historique ; ensuite, seuls 25,3 % des Evangéliques sont membres de la Fédération Protestante de France (FPF).

Ces quelques chiffres accréditent l’idée selon laquelle le monde évangélique est une grande mosaïque. Le professeur Neal Blough, souligne qu’il s’agit « de mouvements et sous-mouvements parfois très divers, ayant entre eux des affinités certaines, mais aussi, des divergences importantes » (5) Quelqu’un a dit que décrire les Evangéliques c’est un peu comme essayer de manger sa soupe avec une fourchette. Cependant, il est tout à fait possible d’en donner une définition. Un détour par l’histoire s’avère indispensable.

2 Les Evangéliques et l’histoire

Les racines du mouvement évangélique

Henry Mottu, professeur de théologie pratique à Genève, concluait, en 1994, un cycle de conférence sur l’histoire et l’actualité des courants évangéliques dans le protestantisme contemporain, en affirmant qu’il considérait les Evangéliques comme un courant ou une aile historique, dite radicale, du Protestantisme. Il poursuivait son propos ainsi : « on ne peut plus opposer les Eglises dites historiques à une multiplicité de dissidences, mais il faut parler du dialogue entre Eglises réelles, dont les racines remontent (...) à la Réforme elle même » (6). C’est effectivement au XVIème siècle qu’on situe souvent les premiers mouvements nettement assimilables à l’identité évangélique. Les Evangéliques se réfèrent volontiers à Luther et Calvin, l’influence de ce dernier étant plus particulièrement déterminante dans notre pays. Il faut évoquer aussi les anabaptistes qui, à partir des mêmes principes de la Réforme (Solus Christus, Sola Gratia, Sola Fide, Sola Scriptura) développent une ecclésiologie de professants, fondée sur le baptême de croyants. Ils valorisent l’engagement personnel, c’est à dire la conversion, l’autorité de la Bible, supérieure à celle de l’institution, la relation entre frères et sœurs dans l’Eglise locale et l’engagement. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que, dès le début, la Réforme a été marquée par une grande diversité : théocentrisme de Calvin, christocentrisme de Luther, pneumatocentrisme des anabaptistes, accent calviniste sur l’objectivité et l’orthodoxie de la doctrine, accent luthérien sur l’expérience de la grâce et la relation vécue avec le Christ, accent des anabaptistes sur la rupture entre l’Eglise et la société civile, sur une ecclésiologie conforme à celle de l’Eglise primitive . Voilà d’où viennent les Evangéliques que le puritanisme puis le piétisme et les mouvements de réveil ont contribué, au fil des siècles, à façonner.

Fidélité à la Réforme

Dans cette perspective, les Evangéliques n’hésiteront pas à se décrire comme ceux qui restent fidèles à la Réforme, dans la mesure où celle-ci est fidèle à l’Eglise du Nouveau Testament . On entend bien, à ce moment là, en arrière plan, la critique vis à vis de ceux qui se revendiquent comme descendants mais n’assument pas l’héritage. On comprend mieux alors le développement des Evangéliques qui, au nom même de cette fidélité à ces principes, n’ont pas hésité à s’opposer à leur milieu ecclésiastique quand ils le percevaient déviant et à prendre de la distance. Apparaît ici une des constantes de leur histoire : ils naissent dans l’opposition et dans la rupture, parce qu’ils veulent être fidèles à l’Ecriture.

3 Tentative de définition

Difficulté de la démarche

La définition du terme évangélique peut être élastique, comme le souligne le mensuel Ensemble, en commentant les propos du pasteur J.A. de Clermont, président de la Fédération Protestante de France devant les évêques de Lourdes : « le terme d'Evangélique est à prendre au sens générique, général, généreux et génial» (7) puisque sont Evangéliques, ceux qui placent « au cœur de leur foi le message évangélique et ce qui en fait le noyau central, la passion et la résurrection du Christ » (8) .On peut, cependant, cerner autrement la réalité évangélique en soulignant de manière schématique les grands axes de sa théologie, ce qui en fait ses fondements. La Revue Ichthus en 70 définissait les Evangéliques comme des « chrétiens qui s’attachent sans défaillance aux grandes affirmations du Credo, qui prêchent la justification par la foi et la conversion personnelle, et qui affirment, sans réserve, l’autorité de l’Ecriture Sainte » (9). Plus récemment, D. Zimmerlin dans sa thèse consacrée au mouvement évangélique note que les Evangéliques « accordent une place centrale à quatre points : à la notion de conversion, à l’activité religieuse, à la valeur immuable et inaltérable de la Bible et de la crucifixion du Christ » (10).On reconnaît là la définition de l’historien britannique David Bebbington (11), qui a proposé, pour décrire cette identité particulière, quatre critères. Fondée sur les principes de la Réforme Solus Christus, Sola Gratia, Sola Fide, Sola Scriptura), « la composante évangélique du protestantisme combine l’accent sur la conversion (changement de vie sous l’effet de la foi chrétienne), le biblicisme (la Bible lue comme parole de Dieu), le crucicentrisme (rôle majeur de l’expiation à la croix, le fils de Dieu acceptant de mourir pour le péchés du monde avant de ressusciter) et le militantisme (engagement et témoignage dans le cadre d’Eglises de professants dont on est membre après profession de foI » (12).

Une réalité bien identifiée

Cette analyse est reprise et validée par Christophe Sinclair, dans l’ouvrage « Actualité des protestantismes évangéliques ». S’il remarque, au fil des siècles, une évolution de la notion, il note qu’aujourd'hui, une partie des Eglises issues de la Réforme s’est appropriée ce terme pour se désigner et pour signifier sa volonté « d’une définition relativement précise de la foi, de la pratique et de l’identité chrétiennes dans le sens d’un protestantisme orthodoxe, piétiste et congrégationaliste » (13). Sébastien Fath (14), dans les nombreux articles et ouvrages consacrés à ce sujet fait de même et souligne aussi la réticence traditionnelle que les Evangéliques manifestent pour les institutions supra-locales et la préférence avouée pour les communautés de base, les fraternités électives (D.Hervieu-Léger). Citons encore John Stott, qui, s’exprime ainsi : « la foi évangélique n’est pas une innovation récente mais, en citant Luther, rien d’autre que ce que les Pères de l’Eglise, les apôtres et Christ notre sauveur lui même ont enseigné… c’est le courant principal du Christianisme…, avec des chrétiens qui n’ont aucune peine à réciter le symbole des apôtres et celui de Nicée … sans aucune réserve mentale » (15)

4 Les Evangéliques sont-ils des protestants ?

Oui, bien sûr

Ce que nous avons évoqué plus haut et l’ensemble des travaux consacrés à la question, montrent de façon évidente la continuité qu’il y a entre la Réforme du XVIe siècle et le Mouvement Evangélique du XXIe siècle. Force est de constater que, dès le début, les germes sont là. Les Evangéliques appartiennent à cette lignée historique qui s’enracine à la Réforme.

Mais

La revendication de cette origine est légitime, même s’il peut y avoir, dans la démarche, quelque chose qui s’apparente à un désir de respectabilité et un besoin de reconnaissance formelle. Mais d’où vient cette difficulté d’accepter cette filiation ? On peut se risquer à plusieurs tentatives d’explications.

La première a à voir avec la modernité et la difficulté qu’elle a engendrée chez l’homme de se percevoir comme héritier. Parce qu’on ne naît pas chrétien mais qu’on le devient, certains Evangéliques ne peuvent envisager qu’ils font partie d’une longue nuée de témoins.

La seconde, à l’inverse, peut se décrire comme une confiscation de l’héritage. Ce n’est pas être polémique que d’évoquer la confusion courante entre protestant et réformé, alors qu’il faudrait parler du protestantisme réformé, une des composantes, mais non la seule, du protestantisme.

La troisième est en relation avec la pluralité d’expressions du protestantisme qui renvoie à des théologies qui peuvent être diamétralement opposées. A. Gounelle le dit ainsi : « D’un côté, il (le protestantisme) présente une unité parce qu’il y a accord sur les principes fondamentaux... De l’autre, il y a diversité dans la manière de comprendre et de mettre en pratique ces principes et des différences d’accentuation parfois très fortes » (16) C’est probablement là que les Evangéliques auront le plus de difficultés, d’autant plus que, si les outrances théologiques des années 70 ont disparu, certaines formulations théologiques sont quelquefois si ambiguës qu’il est facile de s’y laisser prendre.

Un même héritage

S’il est clair que certains protestants se déclarent évangéliques dans leur théologie, il est tout aussi clair que d’autres ne peuvent souscrire en conscience à ces positions. Ils n’en sont pas moins protestants, c’est à dire inscrits dans une lignée au sein de laquelle ils évoluent

Etre Evangélique n’est donc pas l’équivalent d’être protestant même si les Evangéliques se perçoivent de plus en plus comme enfants de la Réforme. De la même façon, être protestant n’est pas identique à être Evangélique. Toute la difficulté réside dans le fait de ne pas confondre identité spirituelle et histoire commune. Les mots peuvent nous piéger, les bons sentiments aussi. Transposé sur un autre terrain le fait d’être français ne signifie pas forcément que je sois breton ou que je cautionne tel parti politique. J’appartiens à un peuple de part une histoire commune mais j’ai la liberté, en son sein, d’avoir des options spécifiques. Le problème vient quand mes options personnelles sont tellement différentes de celles du groupe que je ne sens lus à l’aise en son sein. Ce malaise sera d’autant plus réel que le groupe voudra m’imposer sa loi et peut-il en être autrement puisque sa cohésion est à ce prix ?

5 L’avenir du protestantisme évangélique

S’il est vrai que le mouvement évangélique fait preuve de dynamisme, il convient cependant de rester lucides. Le protestantisme évangélique aurait, grosso modo, quadruplé dans la seconde moitié du XXe siècle en France. Il y a certes plus de communautés évangéliques mais, qu’en est-il de leur rayonnement et de leur positionnement dans la société ?

Trois questions majeures

La première concerne notre rapport à la culture et aux incidences qu’elle a sur nous. Nous sommes probablement plus influencés par l’air du temps que nous le pensons. Il n’est pas question ici de s’attarder sur une description de notre société. Post-moderne ou moderne-post, elle valorise l’individualisme, le pluralisme, l’anomie et discrédite l’institution. Société de consommation, de convoitise, l’économique prime sur l’humain. C’est dans ce contexte que les Evangéliques doivent naviguer entre deux écueils tout autant pernicieux l’un que l’autre : la tentation de l’accommodement et celle du repli, de la concession. Comprenons bien que les valeurs que nous mettons en avant (l’autorité de la Parole, la centralité de la faute et de son expiation à la croix, la discipline morale…) sont celles que la société actuelle rejette de plus en plus. Réduire la pression en réinterprétant, au goût du jour, le texte biblique, peut nous amener plus de confort tout comme un repli dans une coquille protectrice qui réduirait la tension par la mise à distance. L’enjeu, c’est de savoir s’adapter sans s’adultérer.

La seconde peut se dire en terme de vérification : dans quelle mesure l’atmosphère pluraliste et relativiste de notre société influence-t-elle notre rapport aux fondamentaux de la foi ? L’esprit pluraliste a pris le dessus et les Evangéliques, tout impressionnés par l’ouverture qu’on leur manifeste et la légitimité nouvelle qu’on leur accorde, font bien attention de se comporter en co-habitants bien élevés avec les protestants d’autres persuasions théologiques et, aussi, avec leurs contemporains. Il serait pourtant nécessaire d’opérer quelques vérifications et de tirer les conclusions qui s’imposent : les Evangéliques, par définition même, ne sont pas pluralistes (toutes les vérités ne se valent pas, et toutes les théologies non plus), pas plus qu’ils ne sont relativistes : il y a des exigences à vivre et, quoiqu’on en dise, il y a une morale de l’Evangile. C’est toute la question de la cohérence de nos vies personnelles et communautaires, de la fonction prophétique de nos Eglises et c’est aussi celle du statut que nous accordons à l’Ecriture.

La troisième est celle de l’unité du mouvement évangélique. De sérieux efforts ont été faits pour casser cette impression d'éparpillement qu'il donne et tenter d'être plus uni. L’Alliance Evangélique Française, depuis sa création, « a pour but d’établir et de développer des relations fraternelles entre chrétiens ou groupements évangéliques de toutes origines… et de servir de plate-forme ou de support à toutes sortes d’actions communes » (17) . C’est donc tout naturellement que son Conseil, largement représentatif de la diversité du mouvement évangélique, a décidé la mise en place du Conseil National des Evangéliques en France (CNEF) et associé à son initiative la Fédération Evangélique. Le CNEF mérite donc tous nos soins puisqu’il constitue une plate-forme unique où se retrouvent normalement les présidents de chaque dénomination évangélique, accompagnés d’une personne appartenant aussi bien à l’AEF qu’à la FEF, aux Assemblées de Dieu, aux Charismatiques et aux Evangéliques membres de la FPF. Les participants acceptent d’en rester à l’essentiel, au cœur de la foi, aux réalités centrales, telles qu’elles sont exprimées par la déclaration de foi de l’Alliance Evangélique. Le CNEF a besoin encore de temps pour prendre sa pleine mesure mais il est riche de promesses. Chacun, en son sein, tente de garder le sens des proportions : ferme sans être fermé, sachant distinguer, entre la forme et le fond, l’essentiel et le secondaire.

Des pas significatifs ont été franchis, je fais référence aux demandes de pardon qui se sont exprimées; je fais aussi référence au fait que des responsables de dénominations qui ne se côtoyaient pas, acceptent maintenant de se voir régulièrement, de parler ensemble, de prier ensemble... Il y a encore beaucoup à faire mais de grands pas ont déjà été accomplis. Après plusieurs rencontres, le premier bilan fait état de la reconnaissance pour le chemin parcouru et de la nécessité de renforcer la connaissance mutuelle : il reste encore des questions en suspens, des crispations à soigner, des contentieux à régler, des préjugés à dépasser. Ces questions sont importantes et la façon d’y répondre aura une incidence sur la qualité des relations et sur le témoignage commun tant au plan national qu’au plan local.

Le CNEF a aussi vocation de travailler à une meilleure visibilité du monde évangélique. Il prend en compte la volonté de plus en plus marquée de la part des Evangéliques d’être reconnus mais aussi leur désir de pouvoir être entendus dans leur spécificité. A terme, on peut espérer du CNEF qu’il soit la voix des Evangéliques en France. Cela ne passe pas forcément par une structure juridique même si certains la souhaitent fortement. Trois chantiers sont en cours. Le premier ambitionne de fournir une déontologie commune à l’ensemble des Eglises Evangéliques. Le second explore le vaste domaine de l’éthique cherchant à connecter ce qui se fait déjà pour en faire profiter le plus grand nombre possible. Le troisième mène une réflexion prospective sur la question de l’implantation d’Eglises.

6 En conclusion

Il est toujours présomptueux d’hypothéquer l’avenir. Ceux qui s’y sont essayés avant nous ont la plupart du temps lamentablement échoué dans leur entreprise. Nous ne sommes pourtant pas sans espérance ni conviction … Espérance parce que nous savons bien que le maître de l’histoire c’est Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus-Christ ! C’est sur son soin que tout repose. C’est vers Lui que nous allons, conscients que tout est grâce. Il nous appartient d’en témoigner humblement mais clairement. Conviction d’être à une période particulière de l’histoire où les frontières ecclésiastiques se redessinent : il y a quelque chose de passionnant à vivre même si la démarche n’est pas sans risque. Nous sommes appelés à nous concentrer sur l’essentiel de la foi et à préserver le bon dépôt. Il faut de la sagesse et du discernement, mais encore de la foi et de l’audace. Que Dieu nous soit en aide.

Stéphane Lauzet

Secrétaire Général

Alliance Evangélique Française

7 Notes

(1) Cité par Rüegger H, Les Evangéliques : un défi pour les Eglises multitudinistes Ed. Fédération Protestante de la Suisse- Ökumene – texte œcuménique 2 Berne 1996

(2) « Demain, les évangéliques » in Réforme numéro 2669, par Jean Luc Mouton

(3) Cité par Blocher H, « L’avenir du protestantisme évangélique en France à l’aube du IIIe millénaire » in La Revue Réformée, n° 208 (juin 2000)

(4) Liechti D, Les Eglises protestantes évangéliques en France, étude statistique et cartographique, situation 2004 Ed. Barnabas 2004

(5) Blough N, « Qui sont les évangéliques ? Une perspective historique » in Unité des Chrétiens n° 94 (avril 1994)

(6) Mottu H, « Perspectives d’avenir » in Hokhma n° 60 ( 1995)

(7) Waechter JP, in Ensemble Mensuel francophone de l’Eglise Evangélique Méthodiste n° 5 (janvier 2005)

(8) de Clermont J- A, « Message du président de la Fédération Protestante de France prononcé à Lourdes le 6 novembre 2004, à l’occasion de l’Assemblée plénière de la conférence des évêques » http://www.protestants.org/docpro/doc/1536.htm

(9) Ichtus, n°2, page 18 (avril 1970)

(10) Zimmerlin D, « Les frontières nouvelles de l’evangelicalism américain, constantes et transformations d’une sous-culture » Thèse de doctorat avril 1997 Paris Sorbonne

(11) Bebbington D ,cité par Sébastien Fath, in « Le protestantisme évangélique, un christianisme de conversion » Brepols 2004

(12) Fath S, « Le protestantisme évangélique : la planète pour paroisse ? » in Revue des Deux Mondes n°6 ( juin 1999)

(13) Sinclair C, « Définition et historique » in Actualites des protestantismes évangéliques, Presses universitaires de Strasbourg 2002

(14) Fath S, « A propos de l’évangélisme et des Eglises évangéliques en France » entretien Religioscope 2002 http://www.religioscope.com/info/article/005_evangeliques_fr.htm

(15) Stott, J « La foi évangélique »Ed. Ligue pour la Lecture de la Bible 2000

(16) Gounelle A, « Les grands principes du Protestantisme » Ed ; Les Bergers et les Mages 1985

(17) Statuts Alliance Evangélique Art. II. 2 /3

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8 Quelques Chiffres

48 dénominations évangéliques
326 églises indépendantes

Les 10 plus grands groupes d’Eglises Evangéliques

Dénominations 1990 2000 2004
ADD 344 372 391
FEEB 109 122 128
CAEF 106 105 109
F(Darbyste) 95 100 105
FPEF 39 50 61
EREI 73 54 60
UEEL 53 54 52
FM 23 46 51
METZ ... 55 49
AEEBLF 19 20 38

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25,3 % des Eglises évangéliques sont membres de la FPF
18,3 % des Eglises évangéliques sont membres de la FEF
56,4 % (dont 21,1 % ADD) ne sont membres d’aucune instance représentative.